31 Octobre 1872 : vote des
statuts de l’Association des Anciens Elèves du Collège d’Autun lors d’une
assemblée générale des Anciens Elèves
28 Février 1883 : l’Association est reconnue d’utilité publique par décret signé du Président de la République française Jules Grévy et exécuté par le Président du Conseil des Ministres, Ministre de l’Instruction Publique et des Beaux-Arts Jules Ferry
28 Février 1883 : l’Association est reconnue d’utilité publique par décret signé du Président de la République française Jules Grévy et exécuté par le Président du Conseil des Ministres, Ministre de l’Instruction Publique et des Beaux-Arts Jules Ferry
1982 : mise en sommeil de l’Association des Anciens Elèves du Collège d’Autun
2004 : fondation d’une Association
régie par la loi du 1er Juillet 1901 et le décret du 16 Août 1901
ayant pour dénomination « Association des Anciens Elèves du Lycée
Bonaparte d’Autun » ; cette Association émane et assure la continuité
de « l’Association des Anciens Elèves du Collège d’Autun ».
-
Organisation
d’évènements sociaux : dîners, balades, sorties culturelles
- Collecte de fonds pour aider les élèves du Lycée à l’occasion de déplacements
-
Célébration
lors des remises de diplômes
- Aide à l’orientation post-bac des élèves
-
Mise
en place d’un annuaire
Aujourd’hui, l’Association propose toujours ces activités ; s’y sont récemment ajoutées : la mise en place d’un suivi de cohorte sur Facebook et l’organisation de conférences dans le cadre de la célébration du 4ème centenaire de l’établissement.
Membres du CA :
*Présidente :
Marie-Claire Modot
*Vice-président
:Mr Favelier
*Trésorier :
Colette Porte*Trésorier adjoint : Maurice Pretesacque
*Secrétaire :
Isabelle Thibaudet
*Secrétaire adjointe : Sophie Maglica
*Autres membres du bureau
Valérie Dupont
*Présidente d'honneur :
Nicole Maglica
Article JSL du 24 septembre 2017 :
Les élèves de la classe Sciences et patrimoine interviewent quelques membres de l'association.
Souvenirs, souvenirs...
Interview de Michel
Bernardin :
Michel Bernardin élève de 1953-1960.
Est-ce que le lycée vous plaisait ?
«
Je ne me posais pas la question. C’était
dur de se soumettre à l’internat et de quitter la vie de famille mais cela me
plaisait car on faisait toute notre scolarité ici et on se faisait des copains.
L’internat a marqué ma vie avec de bons souvenirs. »
Où habitiez-vous ?
« J’habitais
près de Gueugnon dans un p’tit patelin qui s’appelle Vendenesse sur Arroux. J’ai d’ailleurs écrit
un livre qui a pour couverture la gare de Vendenesse. »
Quand et par quel moyen rentriez-vous chez vous ?
« On
rentrait fin octobre à la Toussaint. Les trajets étaient compliqués pour
rentrer. On prenait un train d’Autun à Etang et un car d’ Etang jusqu’à deux Kms
de chez moi et je rentrais chez moi à pied. Un jour, j’ai demandé à mon
surveillant général si je pouvais faire de l’autostop pour rentrer. Il m’a
passé une engueulade mais j’ai quand même fait mon autostop. »
Où était l’internat ?
« L’internat
était à l’intérieur de l’enceinte au deuxième étage et au troisième des salles
de théâtre, de télé qui étaient sous les toits. Il n’y avait pas du tout le
confort de maintenant, donc par exemple les premières années, il n’y avait pas
le chauffage central et au dortoir l’hiver ça gelait. Dans les salles de classe
c’était des petits poêles cylindriques qui étaient alimenté par des buches. Avec
notre professeur de français-latin qui était très frileuse, on faisait en sorte
que le poêle soit éteint quand on arrivait en classe pour aller chercher du
bois qui était dans les sous sols. »
Quelle était vos conditions de vie ?
« Au
niveau du confort, nous n’avions que des lavabos communs un peu comme des
abreuvoirs. Nous avions une sortie tous les quinze jours pour aller aux douches
municipales, sinon on se lavait au lavabo. »
Quel diplôme avez-vous eu?
« En
terminale, j’ai fait une classe maths élem qui est l’équivalent d’un bac S.
Après, j’ai fait une classe préparatoire à Clermont Ferrant et puis j’ai
intégré une école d’ingénieur à Grenoble en chimie et électro métallurgie. »
Aviez- vous le droit de sortir ?
« La
journée de repos était le jeudi d’où l’expression la semaine des quatre jeudis.
On nous proposait des promenades, des séances de cinéclub et des matchs avec
l’association sportive. Puis on a eu des autorisations de sortie après le repas
jusqu’à 17h. »
A quels jeux jouiez-vous ?
« On
faisait beaucoup de partie de foot et de handball dans la cour. »
Connaissiez-vous déjà des personnes avant d’entrer à
l’internat ?
« Non
non je ne connaissais personne. Mais il y avait mon frère qui était prêtre, qui
y avait donné des cours de religion. Donc mon frère était au courant de toutes
mes petites bêtises. »
Quelles étaient vos matières préférées ?
« J’aimais
bien l’histoire géographie, le français mais je n’étais pas doué pour le dessin, le chant et la musique. »
Avez-vous eu une petite amie ?
« Oui
mais ça n’a pas répondu à mes attentes. Un garçon du lycée militaire m’a fait
concurrence. Ces gars de l’école militaire nous piquaient toutes nos filles…. »
Marie Colleville et Marie Jeannin
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Interview
de Maurice PRETESACQUE
Elève
au lycée Bonaparte de 1954 à 1961.
Qu’est ce qui a changé entre votre époque et maintenant?
« Alors à l’époque, on entrait au
lycée en sixième après un examen d’entrée qu’on préparait en CM2, où il y avait
dictée, rédaction, questions et mathématiques. Je suis donc rentré en sixième
en 1954. Il y avait seulement deux classes de sixième : une sixième classique,
dans laquelle j’étais, où il y avait
Allemand première langue et latin et une sixième moderne où on faisait de
l’anglais.
A mes début de 5ième, on a eu
l’installation du chauffage central.
Mais les deux premières années, il n'y avait pas de chauffage, donc nous les
internes, on était chargé notamment au début d’après-midi d’amener une brassée
de bois dans les salles pour alimenter les poêles.
Le bal de fin d'année n'existait
pas mais il y avait des représentations
de théâtre deux fois par an, et les élèves jouaient des pièces qu'ils avaient
écrites eux-mêmes. Moi, je n'en n'ai pas
fait. »
Est-ce qu'il y avait des matières qui
ne sont plus enseignées maintenant ?
« Le grec et le latin ont été
supprimés. Je trouve ça dommage car il ne faut pas oublier que notre langue
française vient de ces deux langues, et que la plupart de nos mots sont soit
d'origine latine, soit d'origine grec. J'ai commencé le grec en quatrième avec
Mme Genevois. J'étais mauvais élève en maths. Nous n'étions que trois à
apprendre le grec. D'ailleurs j'ai eu mon bac grâce au grec. Plus tard, j'ai
abandonné l'anglais car à l'époque on avait un devoir de langue par semaine, et
ça me faisait trop. »
Etiez-vous interne durant vos années
de lycée ?
« Ah oui, de la sixième à la
terminale. »
Comment était l'internat à l'époque ?
« Avant, on était dans des grands
dortoirs, il y avait le dortoir des petits, qui nous accueillait de la sixième
à la troisième, il me semble. Puis le dortoir des grands qui nous accueillait
de la troisième à la terminale. Je me souviens que les petits, on se faisait un
peu chahuter par les grands, on se faisait jeter de nos lits. Quant aux filles,
elles étaient de l'autre coté, là il y a les logements maintenant. A l'origine,
elles étaient à la pension Boutrou dans le centre-ville. C'est lorsque qu'on
prend la rue de l'Arquebuse, il y a un parking à côté de la Tête Noire, et au
fond il y a un ancien bâtiment, c'était là.
Beaucoup des internes venaient de
Gueugnon parce qu’il y a l'usine des forges. Un
car faisait un ramassage de toute la vallée de l'Arroux là-bas. Le car
était toujours plein. »
Comment se passait une journée de
cours ?
« Alors on se levait très tôt le
matin, c'étais le pion qui allumait, il vivait dans sa petite guérite où il
dormait. Des pions, il y en a eu des sympas et des moins sympas. Bref, donc
notre journée commençait à 6H30, on faisait notre toilette. Souvent on était
deux par lavabo, et puis on descendait. On avait une demi-heure d'étude, et à
7H on déjeunait. À 7H30 on retrouvait
les autres puis à 8H00 les cours commençaient jusqu'à 12H00, et on mangeait. A l'origine
on avait des grandes tables en marbre, après on a eu des tables octogonales et
on était par huit. À 13H30, on avait une demi-heure d'étude. Les cours
reprenaient à 14H00 jusqu'à 17H00. Ça nous faisait de belles journées! Et après
on avait encore l'étude du soir de 17H00 à 19H00. Ensuite on mangeait et
c'était reparti pour une heure d'étude. Et sur les coups de 21H30 on allait se
coucher ».
Pouvez-vous nous raconter une petite
anecdote dont vous vous souvenez ?
« Autrefois, vous savez, on aimait
bien rigoler quand même. On avait pris la mauvaise habitude de jouer avec une
balle. Le but, c’était de se la faire passer sans se faire prendre. Et puis un
beau jour pendant le cours de Mme Genevois justement elle s’en est aperçue.
Elle a dit: « Paul, apporte moi cette balle » et Paul de répondre sans se
démonter « Non, madame, c’est à sens unique. » ! »
Qu'est-ce que vous faisiez comme
activités ?
« En tant qu’interne, les
distractions étaient plutôt limitées. Dans un premier temps, les mercredis
après-midi on nous emmenait à la cascade de Brisecou. C’était très sympa. On
allait à la châtaigneraie aussi. A l’époque le collège n’était pas encore
construit, il y avait juste un emplacement avec des châtaigniers. Et puis on
allait aussi au ciné-club. Le cinéma était au bout de la promenade au fond à
gauche. Il est fermé aujourd'hui. Ce cinéma nous permettait de voir des films
intéressants, notamment des films de Fellini Bergman et puis une fois on est
allé voir un film qui s'appelle Graine de violence. Alors qu'est ce que
c'est ? C’est l'histoire d'un enseignant dans le banlieue de New York.
Je me souviens aussi que le
professeur qui m'a appris le latin puis le français et enfin le grec, c’est Mme
Genevois, c'était une prof
extraordinaire. Elle savait intéresser ses élèves. Elle nous sortait du lycée
régulièrement, au lieu de faire de l’éducation civique ou des « conneries »
dans le genre, elle nous sortait en ville. C’est elle qui m'a fait découvrir
par exemple le musée Verger-Tarin qui se trouve derrière la cathédrale, ou
celui qui est là, en bas, le musée Lapidaire. »
Qu'avez-vous fait comme études ?
« Je suis entré dans une sixième
classique, et j'ai appris le latin et le grec. J’ai continué en quatrième avec deux langues
supplémentaires: l’anglais et le grec. En première, à cette époque là, on passait
un premier bac, un bac complet. On passait tout à l’écrit et tout à l’oral. Je
me souviens, il y en avait qui
pleuraient parce qu’ils n'avaient pas le bac, comme aujourd’hui d'ailleurs. Et
ces copains, pourquoi ils pleuraient ? Parce qu'ils n’avaient pas le bac
et du coup ils partaient à la guerre d’Algérie, parce que les accords d’Evian
ont eu lieu en 1962. Donc j’ai eu la chance d'avoir le premier bac sans
redoubler. Ensuite j’ai opté pour la terminale de philosophie. C'était une
classe sympathique car nous n’étions pas beaucoup, nous étions seize environ. »
Qu'est ce que vous avez fait après le
lycée ?
« Je suis devenu professeur des
écoles et j’ai enseigné de nombreuses années à l’école du Clos Jovet. J’ai
appris mon métier comme ça, sur le tas. En vingt-deux ans, j'ai rencontré
beaucoup d'élèves et appris plein de choses. »
Marie Colleville et Laurine
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Nom : Champoux-Madot
Prénom : Marie-Claire
De quand
à quand étiez-vous au lycée Bonaparte ?
« J’étais au lycée Bonaparte
de 1962 à 1969. En 1969, j’ai passé mon bac ».
Aimiez
vous vos années «au lycée »?
« C’était très bien, parce que
j’étais une très élève. J’ai aimé apprendre des nouvelles choses ».
Est-ce que vous êtes encore en contact avec
des anciens amis de l’école ?
« Oui, une de mes amis a fait
sa carrière à Paris, moi aussi. Et je suis en contact avec une autre copine ».
Est-ce
que vous pouvez comparer des professeurs de votre temps à l’école avec les
professeurs d’aujourd’hui ?
« C’est un peu difficile,
parce que je ne connais pas les méthodes des professeurs d’aujourd’hui, mais je
pense que les profs de mon temps étaient plus sévères que les profs
d’aujourd’hui. Dans les classes il y avait beaucoup de discipline. Les
professeurs étaient placés sur une estrade. C’était très important de démontrer
l’autorité des profs ».
Regrettez-vous
votre temps à l’école ?
« Non, parce qu’après mon bac,
je suis allée à l’université de Dijon en faculté de lettres et langues
étrangères.
Est-ce qu’il
y a des choses qui étaient très importantes pour vous pendant vos années au
lycée ?
« J’ai participé à un groupe
de théâtre pendant trois ans et j’avais crée un club de poésie avec une copine
de terminale. Pendant mon temps libre, j’ai passé beaucoup de temps à la
bibliothèque. En 4ième on a parlé de notre orientation
professionnelle. C’était aussi très important pour moi ».
Est-ce
qu’il y a aussi des choses négatives qui ressortent de vos années au
lycée ?
« Oui, je me souviens que les
professeurs pensaient avoir toujours raison. On ne pouvait pas les contredire.
C’était vraiment dommage ».
Combien d’élèves constituaient une
classe ?
« Les classes étaient plus
grandes qu’aujourd’hui. Dans une classe il y avait 36 à 38 élèves ».
Qu’est-ce
que vous faisiez pendant votre temps libre ?
« Pendant les week-ends, il y
a avait beaucoup de fêtes à Autun. Ces fêtes étaient dans l’ancienne prison
d’Autun. Les jeudis après-midi je m’occupais. J’allais à la bibliothèque ».
Est-ce que vous avez en mémoire une histoire drôle de vos années au lycée ?
« Ce n’est pas une histoire
drôle mais j’ai participé à l’échange avec Ingelheim et c’était un très bon
moment. Le système scolaire allemand est
moins sévère que le système français et à cause de cela, on a eu le droit de faire beaucoup de choses,
qu’on ne pouvait pas faire en France ».
Qu’est-ce
que vous avez fait après votre baccalauréat ?
« Après mon bac, j’ai fait des études d’anglais à la faculté de
Dijon puis j’ai obtenu une bourse pour aller passer un an dans une université
américaine. A mon retour, j’ai rejoint l’université de paris, où j’ai obtenu
mon diplôme de maitrise en poésie américaine contemporaine.
Quel est
votre métier maintenant ?
« Maintenant je suis
consultante Recrutement et Ressources Humaines.
Pendant ma vie professionnelle,
j’ai suivi plusieurs formations dans des domaines variés : finance,
gestion commercial, ressources humaines. ».
Est-ce
que vos enfants ont étudié au lycée Bonaparte aussi ?
« Non, mes deux filles étaient
élèves à Paris. Une de mes filles habite aux Etats Unis aujourd’hui et elle
travaille pour Microsoft ».
Où est-ce que vous habitez maintenant ?
« J’habite dans un village
dans les environs d’Autun ».
Bohland Luisa, élève allemande (
programme Voltaire)
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Interview Sophie Maglica
« Je
m’appelle Sophie Maglica. »
En quelle année êtes-vous arrivée au lycée Bonaparte ?
« Je
suis arrivée au lycée de septembre 1986 à juin 1989. »
Quel est votre parcours au lycée Bonaparte ?
« J’ai
commencé par une seconde générale, ensuite une première A2 qui aujourd’hui est
la première littéraire L. Je pratiquais trois langues vivantes.»
Pour vous, est-ce que le lycée a changé durant ces années ?
« Oui,
mais les locaux eux n’ont pas tellement changé.
Ce sont les professeurs, le rapport élèves-professeurs et les études qui
ont évolué.»
Avez-vous eu votre Baccalauréat ? Si oui avez-vous eu une
mention ?
« Oui,
j’ai eu mon BAC littéraire en juin 1989 avec une mention assez bien. »
Voudriez-vous refaire une année d’études dans ce lycée ?
« Je
voudrais bien car c’est la jeunesse, mais je n’aurais pas envie de refaire une
année d’études, c’est difficile, on n’est
jamais sûr de soi. »
« Oui,
aujourd’hui, on dit que les élèves manquent de respect envers les adultes, mais
ils ont beaucoup plus d’autorisations de sorties, d’agir et de parler, du coup, ils font de moins grosses bêtises que lorsque
j’étais élève. Aujourd’hui, les élèves ont beaucoup plus de libertés. »
Combien d’élèves y avait-il par classes ?
« On
était très nombreux dans chacune des classes. Nous étions 38 par classe de
secondes. »
Les professeurs étaient-ils plus stricts avant ?
« Ça
dépend des professeurs. Certains essayaient d’être stricts, d’autres étaient sympas, d’autres étaient très stricts et enfin
certains étaient chahutés. C’est comme
aujourd’hui. »
Etiez-vous accompagnée pour aller au stade Saint
Roch ?
« Oui,
nous étions accompagnés pas nos professeurs et on avait des cours de gym dans deux salles nulles qui
sentaient le tabac, la transpiration etc… Même ma maman avait connu ces odeurs
alors qu’elle était élève au lycée durant les années 50 »
Y avait-il des enseignements d’explorations ou des
options ?
« Non,
les enseignements d’explorations n’existaient pas. Tout le monde faisait SES en seconde générale
mais il y avait quand même des options comme le latin, l’espagnol LV3
etc… »
Le bâtiment scientifique existait-il déjà ?
« Il
existait mais n’était pas fait de la même façon car au rez-de-chaussée il y
avait deux préaux, deux blocs WC et un
foyer élève. Il a été rénové il y a
10-15 ans. »
Votre métier est-il en rapport avec les études que vous avez
faites ?
« Oui,
j’ai toujours voulu travailler dans un lycée donc j’ai passé l’examen pour
devenir CPE. Ça me plait car on travaille toute notre vie avec des jeunes, donc on est au courant de toutes les
nouveautés. »
Anecdotes :
« Comme
les internes ne pouvaient pas sortir du lycée, ils avaient reproduit les clés
de l’établissement pour pouvoir sortir.
A
ma rentrée au lycée, on avait un prof d’anglais qui avait une toute petite voix
et il était tout petit. On pensait qu’il était assis derrière le bureau mais il
était debout.
Certaines
classes cachaient des antisèches dans
des trous qu’ils y avaient dans les murs pour les contrôles de maths.
Le
CDI était à la place du foyer et on n’avait jamais le droit d’y aller pour
faire ses devoirs ou lire un livre. C’était seulement pour faire des recherches
documentaires.
Il
y avait un club de théâtre, de danse etc… A la fin de l’année, il y avait un
spectacle dans le lycée. »
Colle Thomas et Simonet Luc
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Interview de
Monsieur Philippe CHAPEY
Philippe Chapey, 47 ans est
aujourd'hui policier à Dijon.
Quel est votre nom et quel âge avez vous ?
Je suis Philippe Chapey et j'ai 47 ans.
En quelle année êtes vous rentré au lycée ?
Je suis rentré au lycée Bonaparte en 1988, en classe de première.
J'avais choisi de passer un Bac G, qui était un bac technologique
essentiellement orienté vers la gestion, la comptabilité et les techniques
commerciales et je suis resté deux ans dans ce bel établissement.
Étiez vous heureux au lycée Bonaparte ?
Oui, absolument, dans ce lycée, j'y ai passé deux de mes plus belles
années de ma vie. A cette époque, je rentrais doucement dans ma vie d'adulte et
je venais d'obtenir mon permis de conduire ce qui avait pour effet de me
procurer une certaine autonomie et une très grande liberté pour, entre autre,
me promener les week end avec mes camarades de lycée. Et, surtout, dans ce
lycée , j'y ai réalisé de merveilleuses rencontres, des copains et des amis que
je fréquente encore actuellement. Encore aujourd'hui, je garde un souvenir ému
et impérissable de tous ces moments de camaraderie et de joie passés entre
lycéens et lycéennes.
Y a-t-il certaines choses qui ont changé depuis votre
époque ?
Oui, c'est certain. En revenant dans ces murs après 27 ans d'absence, la
première chose que j'ai remarqué, est que les grands tableaux de style
impressionniste des 19éme et 20éme siècle qui ornaient les montées d'escaliers
et certains couloirs, à mon grand regret, avaient été retirés. Les bâtiments
préfabriqués qui étaient présents dans la cour intérieure et dans lesquels nous
avions parfois cour ne sont plus là et certains appartements servant au
proviseur ou au senseur ont été
transformés en bureaux administratif. Cependant l'aspect extérieur et le charme
authentique, émouvant et suranné de ce bel établissement sont toujours
présents.
Est-ce que les professeurs étaient strictes ?
Dans mon souvenir, les professeurs que nous avions étaient rigoureux,
exigeants et demandaient aux élèves une certaine somme de travail, ce qui était
bien normal et compréhensible. Cependant, les lycéens de ma génération étaient
de jeunes gens disciplinés qui avaient le sens du travail et reçu une certaine
éducation répondant à la rigueur de nos professeurs. Par ailleurs, à certains
moments, notre jeunesse et notre insouciance nous conduisaient à outrepasser
certaines règles intérieures du lycée mais toujours dans des limites
raisonnables ....
Avez vous des anecdotes par rapport à votre passage au
lycée ?
Oui, j'ai effectivement une petite anecdote à vous avouer. Cela devait se
dérouler au mois de mai ou juin 1990. Un
jour, à 14 heures, à la reprise des cours après le déjeuner, j'étais monté au
deuxième étage dans notre salle de cour et j'ai dû ouvrir une fenêtre pour
aérer cette salle. Voyant mes camarades qui se situaient en contre bas dans la
cour, l'idée m'a pris de les interpeller en imitant Jacques CHIRAC par la voix
et par les gestes en levant les bras et en faisant des « V » avec mes
doigts. Je dois vous avouer que j'ai eu mon petit sucées puisque 300 à 400
élèves qui se situaient dans cette cour m'ont adressé
quelques « bravos » et quelques sifflements. En revanche, à la
fin de cette heure de cour, à ma grande surprise, un surveillant m'attendait de
pied ferme dans le couloir et s'adressant à moi, me dis : « suis
moi » !! Ce surveillant me conduisit tout droit au bureau de la
conseillère principale d'éducation à qui j'ai dû m' expliquer au sujet de ma
piètre imitation de Jacques CHIRAC....
Avez vous eu votre Bac ?
Oui, absolument, je suis resté deux ans dans ce bel établissement pour
obtenir mon Bac en juin 1990.
Est-ce que votre Bac vous a aidé pour votre avenir
professionnel ?
Pas vraiment. Le Bac en poche, je suis parti à Nevers afin de faire un
BTS de gestion comptabilité puis après avoir exercé quelques années dans cette
voie j'ai décidé de l'abandonner pour me diriger vers un tout autre univers.
Maxime BERTHAULT et Eliott TACNET
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Interview
André STRASBERG
Mr STRASBERG (65 ans) est aujourd’hui à la retraite mais
était conservateur du patrimoine. Le conservateur du patrimoine étudie, classe,
conserve, entretient et met en valeur œuvres d'art, archives, monuments... avec
un objectif : transmettre aux générations futures.
Quel âge
aviez-vous lors de votre première rentrée au lycée ?
Je suis rentré au lycée en 1958 à l’âge de six ans.
Combien
de temps êtes-vous resté dans le
lycée ?
Je suis resté douze ans au lycée.
Je suis resté douze ans au lycée.
Avez-vous
des bons souvenirs du lycée ?
Les souvenirs sont « globalement
mitigés » et il n’y a pas « d’enthousiasme débordant ». J’ai
beaucoup de souvenirs d‘excellents professeurs comme Mr Desbois (professeur de français),Mlle
Bouhéret (latin, grec) et Mme Colin (histoire-géographie).J’ai également
d’excellents souvenirs de camaraderie.
Est-ce
que vous avez vécu des moments difficiles pendant votre scolarité ?
J’ai connu une période pour le moins
perturbée en mai 1968.Parce que naturellement j’étais en seconde à ce moment là
.Le cadre était un peu surréaliste parce que le lycée était en travaux et nous
étions dans des salles qui étaient semi-apocalyptiques. Une partie des cours avait lieu dans des locaux paroissiaux ordinairement
utilisés par les scouts (derrière l'église Notre-Dame). Ainsi des élèves
sont arrivés en cours, déguisés avec les ornements liturgiques récupérés dans
une armoire voisine. Ca a été assez folklorique cette année-là.
En quelle
année avez-vous passé le baccalauréat ?
J’ai passé le
bac en 1970. Pour vous donner un exemple, quand j’ai passé le bac, nous
étions à peu près une douzaine a avoir une mention (deux mentions bien, huit ou
neuf mentions assez bien )
Quand
vous étiez au lycée, y avait-il des téléphones portables ?
Non, ça n’existait pas, j’ai eu mon premier téléphone
portable en 2003.
Quelle
réputation avait le lycée Bonaparte à cette époque ?
Il avait une réputation moyenne ; En ce qui concerne les résultats au baccalauréat vous aviez, pour le
centre d'écrits d'Autun, en tête le lycée militaire, puis le lycée
Bonaparte, puis celui de Montceau, celui du Creusot et enfin le lycée
Saint-Lazare. A l'échelon du département c'était un lycée entre moyen et bon.
Comment
alliez vous au lycée ?
Je m'y rendais à pied mais beaucoup
d'élèves y allaient en bus car ils habitaient
dans les villages voisins. Ils étaient alors demi-pensionnaires.
Y avait-il
une cantine au lycée ?
Oui, naturellement, il y avait une cantine. Le réfectoire occupait le rez-de-chaussée
de l'aile partant du grand escalier en direction de la rue Bulliot.
Y avait-il un internat ?
Oui il y avait un internat, il était
dans le lycée. On y trouvait, au deuxième étage, le
dortoir des garçons dans lequel dormaient, dans des lits au touche-à-touche des
élèves de la sixième à la terminale.
Depuis
quand l'établissement est devenu uniquement un lycée ?
En 1963 l'école primaire a disparu, remplacée
par l'école du Parc. Le collège a, lui, cédé la place au collège de la
Châtaigneraie en 1975.
Y avait-il des uniformes obligatoires pour les élèves ?
Il y en avait au XIX ème siècle mais pas à mon époque.
Est ce que les filles et les garçons étaient
séparés ?
Non,
sauf pour les cours d'éducation physique où les filles ...
Aviez-vous le droit de fumer ?
Non, les élèves ne pouvait pas fumer
dans l'établissement mais certains professeurs fumaient
pendant leurs cours.
Partiez- vous souvent en sortie scolaire ?
Non. Les premières
sorties remontent, dans mon souvenir, à 1967, avec, cette année-là, un échange
entre les élèves des lycées d'Autun et ceux de celui d'Ingelheim, notre ville
jumelle allemande.
Interview réalisé par Antoine Berthault,
Martin Darley et Fabio Raab, élève allemand( programme Voltaire) .
Interview Mme Valérie Scalin (au lycée de 1989 à 1991)
Quel est votre ressenti par rapport au lycée ?
« Une
belle image ! Je n’oublie pas mes années au lycée ! En plus j’étais
interne. »
Justement quelle était l’ambiance de l’internat ?
« Au
début, c’était dur parce que j’habitais loin donc je ne rentrais que les
vendredis soir mais en fin de compte être interne, c’est bien aussi parce que
l’on forme une petite équipe et puis on
était soudé .Une très bonne ambiance, on s’aidait les unes les autres quand le
soir il fallait faire les devoirs, réviser les leçons, etc … On avait le
droit de regarder la télévision si on s’inscrivait. »
Est-ce que vous avez revu des camarades du lycée ?
« Non,
sauf Philippe CHAPEY que j’ai croisé par hasard il y a un mois dans les rues de
Dijon . Cependant je n’ai revu personne d’autre. »
Etiez-
vous bonne élève ?
« Moyenne. »
Quel est votre parcours dans la vie professionnelle ?
« J’ai fait un BAC G3 donc dans le
commerce. Après j’ai fait une formation, je me suis mise dans le tourisme.
Ensuite j’ai travaillé au musée Rolin
puis dix ans au musée de Bibracte, où j’ai fais une formation interne, j’ai
fais des visites guidées, j’étais à l’accueil du musée. Et après j’ai travaillé
en tant que vendeuse, actuellement je suis en train
de créer ma boite. »
Est-ce que vous faisiez des bêtises à l’internat ?
« Alors,
non ! Même si parfois il y avait
quelques rigolades pas spécialement trop dures. Les mercredis après-midi, on
sortait un peu, on se baladait en ville, à la bibliothèque. On se rejoignait
là-bas. La bibliothèque d’Autun était un très grand soutien dans tous les
domaines. »
Est-ce que le fait d’être interne aide à être responsable ?
« Oui,
voilà on a quand même mûri et on s’est responsabilisé. »
Qu’est ce qui a changé au lycée ?
« Non
, parce que ma fille était dans ce lycée et rien n’a changé. Il y a une bonne
éducation, un bon niveau scolaire, quand ils sortent du Lycée Bonaparte. Et
c’est vrai que le Lycée Bonaparte est réputé pour la réussite. »
Par Alaïs ALEXANDRE et Chloé
DESVIGNES-AUBIN
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Interview de M. Gilbert Favelier
* En quelle année étiez vous dans le lycée ?
« De
1955 à 1963 en tant qu’élève et de 2005 à 2009
en tant que proviseur : je suis à l’origine des rénovations. »
On vous en remercie beaucoup.
* Est-ce que vous fréquentiez l’établissement du collège au lycée ?
« Oui
car c’était un collège municipal puisque avant la naissance des lycées au sens
de la rénovation de la structure éducative, ces établissement étaient des
collèges municipaux. Il y avait un
principal parce que c’était un collège : il s‘appelait Mr Blanchet et j’ai
commencé en CE2 dans le collège qui accueillait des classes de la maternelle à
la terminale pour mémoire .J’ai fait jusqu'à la seconde et je me suis arrêté là parce que je suis parti pour Mâcon.
J’avais arrêté le latin en 4 ème pour
faire de l’allemand lv2 .On pouvait choisir classique (Humanité littéraire),
moderne (2 langues), moderne prime (sciences mais pas de lv2). En seconde j’ai quitté l’établissement
pour aller à l’école normale de Macon pour être instituteur, j’ai passé le
concours des instituteurs par la suite ».
*Quel était votre statut (DP, externe, interne ou autre ?) :
« J’étais
Externe surveillé qui était un statut particulier : mon était père instit
au lycée d’Autun ( instit de cm2 puis prof science nat en 4eme) donc vu que
j’étais polisson mon père m’avait fait externe surveillé ( externe mais doit
être présent dés la première heure
puis repart pour manger pour revenir à
la première heure de l’après-midi et part à 19h avant le repas des internes).
J’avais 2 statut interne et externe ce
qui me permettait de faire les polissonneries des deux. J’ai connu une époque
plus folklorique qu’aujourd’hui à cette époque le lycée était tel que vous
voyez encore la partie non rénovée à cette époque : il y avait une chapelle avec un aumônier
attitré au collège et qui faisait le catéchisme non obligatoire (coutume
locale : petit et grand séminaire et armée à Autun). J’avais une scolarité des plus normale.
L’établissement
manquait de couleurs, les professeurs n’avaient pas le look de maintenant, le
prof musique se promenait avec son chapeau melon col droit et guêtre par-dessus
ces chaussures demi redingote pantalon rayé gris et noir, le pauvre garçon mais
intelligent était incapable de tenir une classe, on passait notre temps à
pousser son chapeau avec des élastiques et des boulettes de papier derrière le
piano. Il était myope comme une taupe et ne se retournait pas il avait
trop peur d’affronter la classe : c’était le « foutoir « ambiant
tout le temps par contre d’autres profs
étaient moins commodes par exemple le prof lettres et de maths il ne fallait
pas les amuser avec des travaux non faits,
ça ne durait pas longtemps ».
*Avez-vous des souvenirs marquants ?
« J’ai
beaucoup de bons souvenirs, on était
insouciants, on ne se rend pas compte des risques qu’on prenait. Le
lycée était ouvert au grand vent on pouvait passer partout :
La
salle de dessin au 3e étage ,
c’est moi qui l’ai reconstituée, avant il y avait des grandes verrières dans le
toit avec des tables de marbres mais la
partie du 2e étage c’était des combles et quand on voulait s’enfuir ,on
rentrait dans les combles et on
descendait par l’autre bout du 1er escalier. Polissonneries on en a
fait quelques unes !!
Le CDI : c’était la permanence le petit
portillon qui donnait à l’arrière, c'était un placard et dedans il y avait un
trou dans le mur donc en permanence on passait dedans après l’appel, on passait
dans l’escalier et on accédait à notre dame par les portes qui sont maintenant condamnées
et on sortait au champ et on allait jouer au flipper dans le bistrot d’à coté
et on revenait pour la sonnerie.
On
avait un surveillant général (CPE) corse avec pardessus du 1er
janvier au 31 décembre : tout le temps froid, il habitait dans une des
salles actuelles d’informatique au 1er et son bureau c’est le local
info du réez de chaussée, Zervudaki lisait le journal mais le matin il était
gentil et après le soir il roulait le journal comme une matraque ce qui faisait
que si on le croisait en dehors des clous on se ramassait un coup de journal
derrière les oreilles ce qui valait largement le bâton d’un sergent de ville . C’était
MANU MILITARI. Zervudaki
connaissait tous les emplois du temps et
si on sortait au mauvais moment… il passait sa vie dans les couloirs entre le
grand portail et le 1er étage ; il repérait les 3 couloirs donc
on se faisait sérieusement avoir ; pas toujours tendre ».
*Y a-t-il beaucoup de différences de fonctionnement ?
« Ce
sont deux mondes et deux histoires qui n’ont rien à voir l'une avec l’autre . L’internat
était indispensable parce que tous ceux qui habitaient le Morvan venaient au
Bonaparte : l’internat c’était
au 2e étage avec salle neuve pour les gars, le 3e étage où il y a les archives c’étaient
les filles de terminale et les petites étaient au 2e étage où il y a
les salles neuves que j’ai reconstituées
en tant que proviseur et j’ai aussi bougé l’internat là haut au pôle pro parce
qu’ avant il y avait 3 internats ici et 3 là haut . En tant qu’élèves on
n’avait pas de liens avec le pole pro. Au collège il fallait passer un exam
pour entrer en 6e. ».
*Le niveau était-il meilleur ?
« Non,
avec une autre organisation du système certes. A l’époque tout le monde ne
passait pas au collège mais ceux qui y passaient avait 90 pourcent de chances
de bien réussir avec des résultats post bac. Aujourd’hui, c’est pareil mais pas
tout à fait dans le même tri ».
*Comment était le comportement des élèves ? y avait-il des tenues imposées ?
« Il
n’y avait pas de tenues imposées mais
tenue correcte était exigée avec cravate donc pas aussi libre que maintenant.
Pas d’uniforme mais tenue bien habillée : les filles étaient en jupe et
bas et les gars pantalon long depuis 6e ».
*Etait-ce autorisé de fumer?
« Ça n’existait pas. Le principe même de
fumer à part les polissonneries comme fumer dans les toilettes était interdit :
C’était une vue de l’esprit ».
*Et si c’était à refaire ?
« Je
ne changerais pas bien grand-chose : je me suis bien amusé, les profs
étaient sévères mais on le savait donc on faisait attention de ne pas se faire
ramasser donc c’était plutôt sympa. On ne faisait pas n’importe quoi avec
n’importe qui.
J’ai
un souvenir mémorable avec M. Goupil : c’était un timide né il avait peur
d’une mouche et ne regardait pas ses élèves. C’était le prof de sciences Nat
qui travaillait au premier étage. Il avait une salle en amphi avec des
planches. Quand il traversait la cour, sa classe de seconde le suivait en
ondulant parce qu’on supposait qu’il était renard d’origine M Goupil.
Je
vous raconterais pas l’époque où j'ai démonté toutes tables de l’amphithéâtre
avec mes petits camarades. Dans l’amphi, on avait des tables fixées sur les
marches et j’ai dit a mes copains de faire une blague au prof « Vous
amenez tous un tournevis et on dévisse tous les 4 vis au coin des
tables et quand on va se lever on va pousser tout les plateaux et ils vont
tomber.» Ce qui fut dit, fut fait et c’est tombé aux pieds du prof. Zervudaki
passant dans le couloir, voit les armatures des tables mais plus les plateaux
dessus évidemment il fallait se dénoncer et je l’ai fait vu que j’étais l’instigateur
donc j’assumais mes responsabilités et heureusement pour moi que mon père était
prof au lycée sinon j’aurai été renvoyé, j’avais du prendre 10h de colle le
samedi après midi. C’était soft parce que quand on prenait 4h de colle on
faisait de 2 à 6 au lycée le samedi après-midi. ça occupait pas mal son monde
parce qu’à l’époque on ne travaillait pas le mercredi
matin mais le samedi matin et les horaires étaient décalés donc on bossait un
peu les mercredis matins et souvent les samedis. Donc les weekends end étaient
beaucoup plus courts. Vous voyez les bêtises que j’ai faites quand j’étais
potache ».
Merci beaucoup c’était très intéressant, c'est gentil d’avoir
répondu : et bien à votre disposition.
Douard Ludivine et Bordalo Eléa
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Interview de
Corinne Fléty
Corinne Flety, 45 ans
est une ancienne élève du lycée Bonaparte. Elle est secrétaire de direction du
lycée Bonaparte : elle est chargée des papiers d’administration des élèves
et des professeurs . Elle a été au lycée de 1987 à 1990.
*Pouvez-vous nous indiquer les différences de fonctionnement du
lycée ?
« Les horaires de cours
(8h00-18h00) étaient les mêmes qu’aujourd’hui, mais il y avait cours le samedi
matin en plus du mercredi matin. Il y avait autant de salles de cours que
maintenant, il y a juste quelques salles qui ont été dispatchées autrement. Le
bâtiment scientifique était déjà existant, mais il a été rénové depuis.
L’actuelle salle des professeurs était la cantine ; le foyer était le CDI
et le bureau des surveillants et CPE était l’infirmerie. D’ailleurs son
ancienne CPE était Mme Maglica, la mère de la CPE actuelle. L’internat était au
troisième étage et dans les actuels appartements de fonction de la
direction. ».
Les salles 101 à 107 n’ont pas
changé (même à l’époque où ma mère était élève à Bonaparte, ces salles étaient
pareilles). A mon époque, les salles du deuxième étage, n’étaient pas du tout
rénovées, elles étaient dans le même état que les salles du premier étage. A
l’époque, les fenêtres étaient de vieilles fenêtres en bois (ce qui fait que
durant l’hiver, il faisait très froid) ».
*Y-avait-il le même
nombre de classes ?
« A
mon époque, il y avait 12 classes de seconde (environ 1000 élèves), uniquement
dans le pôle général (le pôle technologique n’était pas attaché au pôle
général). Il y avait à peu près le même nombre de classes en première et en
terminale. Concernant les bacs, ils n’étaient pas appelés L, ES, S comme
maintenant : c’étaient des bacs allant de A , B, C, D et G (chaque lettre
ayant une particularité différente des autres).
J’ai fait un bac D qui correspond
à la TS SVT- spécialité SVT ».
*Le bac était-il plus difficile que maintenant ?
« Les élèves d’avant étaient moins bien
encadrés : et aidés : il n’y
avait ni de soutien ni d’accompagnement personnalisé. On les laissait en
autonomie dès la seconde. Pour atteindre le bac le plus difficile à obtenir
(Bac C), il y avait une sélection dure (sur 12 classes de seconde d’environ 35
élèves par classe), seulement une classe réussissait à passer ce bac difficile
. Avant, il n’y avait pas de possibilité de se réorienter en bac professionnel.
Les élèves étaient peu informés sur les
différentes possibilités de bac technologique ; Il n’y avait pas de bac
technologique à Autun (mais il y en avait au Creusot) contrairement à
aujourd’hui où on a plus de choix ».
*Avez-vous apprécié vos années lycée ?
« J’ai beaucoup
apprécié mes années de lycée, j’en garde un très bon souvenir, même si les
bâtiments étaient très délabrés. Ma matière préférée était les mathématiques
(j’aimais tout ce qui était en rapport avec les sciences), et la matière que
j’aimais le moins était l’Allemand. Mon bac m’a été bénéfique pour mes études
supérieures. Cela m’a permis de continuer dans la Géologie après (j’ai un bac
+4 dans ce domaine) ».
*Le règlement intérieur était-il le même ?
« Les élèves avaient le droit
de fumer dans la cour de l’établissement. Le téléphone portable, par contre,
n’existait pas encore ; donc pour téléphoner, notamment pour les internes,
il existait des téléphones fixes (type cabine téléphonique) qui fonctionnaient
avec des cartes. Aucuns de mes professeurs n’est encore présent dans le lycée à
ce jour. Si je pouvais revivre mes années de lycée, je le referais car j’en
garde un excellent souvenir.
Le règlement était très strict
avant. Maintenant, les élèves sont assez
encadrés par les professeurs ; avant, dès la rentrée en 2nde, il fallait
être autonome. Il n'y avait pas de conseillère d'orientation au lycée (pour la
voir, il fallait obligatoirement se rendre au CIO), ni d'enseignement
d'exploration, ni d'aide personnalisée. Il y avait une réelle distance entre
les élèves et les professeurs par rapport à maintenant.
Quand je suis revenue en tant que
secrétaire au lycée, je l'ai évidement trouvé changé (agencement différent, eau
dans la fontaine dans la cour d'honneur). Les élèves avaient déjà le droit de
sortir du lycée entre les cours. Il y a beaucoup moins d'élèves qu'avant !
La plupart des activités extrascolaires
organisée par le lycée était essentiellement réservées aux internes mais il y
avait des clubs entre midi et deux. Concernant l'EPS, ce n'était pas les mêmes
activités :
SPORTS AVANT
|
SPORTS MAINTENANT
|
Course
|
Course
|
Lutte
|
Badminton
|
Cycle
piscine
|
Cycle
piscine
|
Gymnastique
/ Agrès
|
Step
|
Athlétisme
(javelot/poids/sauts, etc..)
|
Acrosport
|
Aussi,
les filles et les garçons étaient séparés et avaient une grille d'évaluation
différente.
Réalisé par Amélie KIEFFER et Nora EL RHAYTI
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Interview de
Mme Thibaudet-Bourgeois Isabelle
Etiez -vous externe ou interne ?
« Moi,
j’habitais à Dracy les Couches. J’étais élève
entre 1986 et 1989 comme Sophie Maglica qui est l’ actuelle CPE et comme je
devais faire une heure de trajet en bus le matin et une heure le soir, j’étais
interne. L’internat n’était pas du tout où il est à l’heure actuelle, il était
au 3e étage, ce qu’on appelait le D3 pour les secondes. En 1ere et
en Terminale, il était rue Bulliot en face du lycée. C’était très miteux,
l’internat s’écroulait à moitié et il y avait des espèces de poteaux qui
tenaient les plafonds pour pas que ça s’écroule. La façon de vie de l’internat
m’a prédisposée dans ma façon de me laver…. parce qu’il y avait tres peu de
douches vu le nombre de filles du style 5douches pour 50 donc c’étaient les
plus rapides qui avaient les première douches , donc on courait dans les escaliers
pour arriver dans les 5 premières devant la porte et dès que c’était ouvert, on
courait à la douche et les suivantes
n’avaient plus d’eau chaude. Il y avait de nouveau de l’eau chaude le matin,
donc celles qui se levaient le plus tôt
pouvaient se doucher à l’eau chaude.. ».
C’était
tres différents .Le « D3 » est maintenant une salle d’archives
où on met tous les dossiers des élèves et tous les papiers du lycée. Il y a
encore les lavabos, l’emplacement des douches, c'est tout miteux, tout cassé. En
fait, il y avait une salle pour se laver, après il y avait une salle pour
travailler et après il y avait un rideau qui séparait la partie travail de la
partie dortoir. On était 30 les unes à coté des autres, il y’avait juste un
bout de bois qui nous séparait et qui faisait armoire donc ce n’était pas des
chambres de 4 !.. C’était vraiment des grands dortoirs. Ce n’est pas comme
à l’heure actuelle, je crois que ,c est des chambres de 3 ou 4, ça n’a rien à
voir ».
Est-ce que c’était le même self ?
« Alors il n’était pas au même endroit,
il était à l’actuelle salle des profs au niveau du CDI, il était sur place. Par
contre en étant interne, c’était relativement mortel parce que tout se définissait
sur le premier soir : quand on arrivait, qu’on ne connaissait personne, on
complétait les tables. Moi je me suis retrouvée les soirs à manger pendant
toute l’année avec 7 garçons en terminale. Les plats étaient posés sur les
tables et quand ils arrivaient à moi, ils étaient vides. Je ne parlais pas du
tout donc c’était l’horreur tous les soirs.
Et
c’est pareil, la gym n’était pas du tout
au même endroit : le gymnase n’existait pas. Vous avez l’habitude
de prendre l’escalier qui monte vers les salles mais il y en a qui descend et
les salles de gym étaient en bas. Je me
souviens, la gym c’était un cauchemar : j’étais bonne partout sauf en gym. J'ai eu mention très bien au bac. C’était un
cauchemar, dès qu’il y avait gym je ne dormais pas la veille. Et quand on
faisait cheval d’arçon, comme c’est une salle
qui était en contre bas, une espèce de cave, et qu’il n’y avait aucun
recul et qu’il fallait prendre de l’élan pour sauter, on était obligé de courir
dans les escaliers en manquant de se
casser la figure. Alors moi, je n’ai jamais réussi à le sauter, je n’ ai jamais
voulu franchir l’obstacle…. On faisait de la corde, les agrès c’était un
cauchemar. Ça n’existe plus. Le gymnase du Bourgogne n’existait pas mais on allait
au Stade St Roch .A l’époque il y avait une note de motivation qui était sur 5 pts sur 20 donc si on trimbalait
les ballons, qu’on montrait de la motivation on avait 5 sur 5. Donc pour ne pas
avoir une trop mauvaise note au bac je portais tous les ballons. Et j’ai réussi
à avoir 11 au bac parce qu’il y avait aussi une note d’écrit, on avait des
cours théorique en gym : on avait pleins de trucs apprendre !!
Est-ce que les cours
portaient sur les muscles ?
« Oui
sur les muscles, on avait des pages et des pages à apprendre et on avait une
interro écrite sur 5 pts au bac. Donc j’ai
eu 5 pour les ballons, 5 pour l’écrit et c’était en 4 fois 5 notes : j’ai
du avoir 1 sur le reste. Chaque fois que je faisais une épreuve j’étais hors barème ;
j’avais moins que 0, moins que la note minimale. ».
Et pour les horaires ?
«
Le mercredi on restait là, l’étude était là et en fait on s’ennuyait donc on
allait à la bibliothèque travailler. Et on allait systématiquement pour se
remonter le moral s’acheter un gâteau au chocolat chez Theuret qui existait
déjà ».
Vous étiez une élève sage ou polissonne ?
« J’étais
très sage, sage comme une image, très travailleuse ».
Vous étiez sage parce que vous aviez peur de la réaction de vos
parents ?
« Non
parce que j’étais de nature sage ».
Quels sont vos meilleurs souvenirs du lycée ?
« Ma mention très bien au bac ».
Est-ce que vous avez quelques anecdotes au sujet de
l’internat ?
« Oui,
à l’internat on ne faisait pas trop les andouilles parce que la CPE de l’époque,
qui était la mère de Sophie Maglica (CPE actuelle, Elles sont CPE de mère en
fille…), était très très juste mais très sévère
donc on en avait vraiment la trouille. Quand on faisait un quart d’heure
de folie en fin de semaine à faire des
batailles de polochons, comme on la repérait de loin du 3e étage,
quand on l’entendait dans l’escalier, on rangeait tout ce qu’on avait détruit
et quand elle arrivait, on était sage comme des images. Si elle nous prenait sur le fait, on prenait
cher. .. ».
C’étai quoi comme punition ?
« C’était
des heures de retenues sauf qu’elles n’étaient pas sur les heures d’étude, on
les faisait les mercredis après midi ».
Est-ce que vous travailliez le samedi matin ?
« Non ».
Quelles sont les plus grosses différences que vous avez pu
remarquer entre l’époque où vous étiez élève et maintenant que vous êtes
prof ?
« Je
pense que l’on avait moins de liberté, le portable n’existait pas. Donc il y
avait une cabine qui était à la loge, une seule pour tout le lycée, une cabine
à pièce puis après en télécarte, on étais je ne sais combien à attendre la
cabine : tous les internes voulaient appeler leurs parents le soir donc on
faisait la queue pendant notre heure de liberté après manger ».
Est ce que vous trouvez que le contenu des cours a énormément changé ? Oui,
énormément changé, pas trop en physique
mais dans les autres matières, notamment en SVT. Maintenant quand je regarde les épreuves de bac, je regarde tout le temps les sujets.
Comme j’étais bonne partout et que je voulais être prof, j’ai hésité entre la svt, l’allemand, la physique, les
maths. Maintenant, quand je regarde les sujets du bac, je ne comprends rien, je
serais incapable de répondre (tant ça à changer). Par contre je trouve que l’on
avait un très très bon niveau de langues et je suis encore capable de faire un
sujet d’anglais ou un sujet d’allemand sans problème. ».
Est-ce que la classe Sciences et Patrimoine existait déjà ?
« Alors non, elle a été crée il y a 5 ans
seulement ».
A-t-elle été crée par le proviseur actuel ou le précédent ?
« Non
elle a été crée par le rectorat qui a proposé de l’ouvrir à Autun. Autun a été choisi pour la richesse de son
patrimoine et parce que c’est une ville qui présente de nombreuses sorties à pied. Ils auraient certainement
pu faire cela à Cluny, à Dijon. Il y a un collège de Dijon qui a eu une classe
comme SP mais elle a fermé ».
Donc notre classe est la seule au niveau national ?
« Oui ».
On a de la chance
« La
proviseure adjointe à l’époque a demandé une équipe de volontaires car ça
demandait de refaire ses cours tous les ans, de travailler autour d’un thème à
chaque fois et il fallait quelqu’un pour
chapeauter la classe. Et donc voila ;
je suis la responsable. C’est un
véritable plaisir mais ça prend énormément de temps donc il faut avoir la foi. J’adore ça ! Je m’ennuierai sans la
classe Sciences et Patrimoine !
Avant, j’avais du temps libre maintenant je n’en ai plus. Je ne m’ennuie plus…. ».
Est-ce qu’il y a des visites qui reviennent chaque année ?
« La
visite au musée Rolin , mais le thème change à chaque fois, elle est adaptée au thème que l’on étudie. Donc là
on fera une visite en novembre sur des choses autour du thème de l’enfance.
Trop bien.
« Pendant
plusieurs années de suite, on est allé à Cluny mais l’année dernière on a
changé, on est allé à Lyon.
Est-ce que vous auriez aimé que la classe Sciences et Patrimoine
existe quand vous étiez élève ?
« Je
pense que j’aurais aimé car j’adorais l’Histoire ».
Douard Ludivine et
Bordalo Eléa
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Interview de Mme. Combier :
Qu’avez-vous fait après
le lycée ?
Est-ce qu’il y a avait un reglement interieur ?
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Quand étiez-vous au lycée ?
« J’ai intégré le lycée en seconde et y
suis restée de 1960 à 1962. A cette époque, les filles allaient généralement de
la 6ème à la 3ème au cours complémentaire et pouvaient
intégrer le lycée en seconde M’ ».
Quels changements y-avait-il par rapport à maintenant ?
" Pour
entrer en 6ème, que ce soit au lycée ou au cours complémentaire, il
fallait passer obligatoirement et réussir un examen d’entrée en 6ème.
Au cours complémentaire, on avait physique-chimie à partir de la 4ème°à
la place de la 2ème langue .On rentrait en seconde au lycée sur
dossier ou en passant un examen organisé par le lycée.
En
terminale, il n’y avait que 3 sections : Philo, Sciences Ex et Math Elm.J’ai
un souvenir mémorable de notre choix d’orientation. Dans la cour, devant le
préau, il y avait des arbres, le proviseur nous a dit, en désignant un arbre «
Ceux qui veulent faire Philo se mettent là, ceux qui veulent faire ScienceEx se
mettent là et ceux qui veulent faire Math Elm. se mettent là ». Nous
nous sommes placés selon notre souhait. C’est comme ça que nous nous sommes
retrouvés 9 en Math Elm. .Nous avions 9 heures de cours de maths par semaine.Pas
moyen de sécher un cours. ! ».
Ce n’était pas trop difficile 9 heures de maths par
semaine ?
« Non
, quand on aime ça, …. ».
Et cela vous a permis de vous orienter vers quel métier ?
« Je
me suis orientée en médecine, ce qui était, sortant de Math Elm, une aberration
pour cette époque ! Quand je suis arrivée à Dijon, nous n’étions que 2 à
avoir fait Math Elm, parce qu’à l’époque il était encore prisé d’avoir
fait du latin voire du grec avant de faire
médecine ; ça a changé en 1975 avec la réforme des études de médecine.
Comme je l’ai dit à M. Colin, qui a fait toute sa carrière au lycée comme prof
de physique et dont nous étions la première promotion en 1962, je suis allée au
bout de mon erreur d’orientation puisque je me suis installée en libéral. Mais
comme la médecine clinique m’ennuyait profondément, j’ai fait des
formations complémentaires, entre autres
en informatique médicale, et je me suis reconvertie en santé publique ».
Vous étiez interne ou externe ?
« J’étais
externe. J’habitais en bas de la ville à St Jean. Comme tous les externes, je
rentrais après les cours à midi à la maison pour déjeuner, je revenais au lycée
à 14 h et repartais à la fin des cours ».
Est-ce que vous rentriez directement après que vous ayez
fini vos cours ou est-ce que vous rentriez également à 19h après le
repas ?
« On sortait quand on n’avait plus cours
en fin de matinée ou en fin d’après-midi. Même si on était externe, on n’avait pas le
droit de sortir dans la matinée ou dans l’après-midi entre les cours. Par exemple,
si on avait cours de 8h à 9 h et de 11h à 12h, toute sortie à l’intercours était
interdite. On devait de rester en permanence de 9h à 11h.».
Et est-ce que vous faisiez comme Monsieur Favelier : vous
sortiez en cachette ?
« Non.
En tant qu’externe on avait pas mal de liberté et nous n’avions aucune de
raison de sortir en cachette. Les demi-pensionnaires oui, les internes oui. Le « grand
truc » c’était d'aller au Central. Il y avait une petite salle derrière
qui nous permettait de ne pas être vus depuis les fenêtres du proviseur qui
donnaient directement sur la terrasse du café, ce qui lui permettait de
surveiller ce qui s’y passait. .
Il
y avait aussi le café Français qui faisait l’angle de la place du Champ (à la
place de la banque populaire) et qui était l’endroit où de nombreux jeunes se
retrouvaient avec les élèves de l’école Militaire de première et de terminale
qui eux n’avaient l’autorisation de sortir que le samedi et le dimanche. Tout le
monde se retrouvait en fait au Français qui était un point de ralliement pour
les jeunes.
Et vous étiez plutôt élève sérieuse ou élève à faire des
bêtises ?
« Je ne faisais pas l’école buissonnière
mais j’ai toujours pensé qu’on peut tout faire si on est en tête de classe, parce
qu’on ne vire jamais les têtes de classe qui font la réputation des
établissements scolaires. En seconde, on était sage, en première on était
limite, les affreux jojos - 4 filles et 4 garçons. On a beaucoup ri et on s’est
beaucoup amusé. C’était vraiment l’année où on a fait tout et n’importe quoi, enfin
tout et n’importe quoi en classe. Un jour d’orage on était tous sous les tables
parce qu’on avait soit disant peur de l’orage. C’était ce genre de trucs débiles
que nous faisions. Mais on ne le faisait pas avec n’importe quel prof. On pensait
que comme nous étions parmi leurs meilleurs atouts pour le bac ils ne nous viraient
pas ».
Est-ce que vous avez des souvenirs ou des évènement qui vous ont
vraiment marqués , que vous ne pourrez pas oublier, dans le bon ou dans le
mauvais sens ?
« Au
lycée, non. »
Que sont devenus vos camarades ?
« Parmi
les 4 filles inséparables de première, une seule n’a pas continué ses études. Des
deux qui ont fait philo, une est devenue prof agrégée de lettres modernes et a
intégré l’inspection académique à Metz, l’autre a été directrice d’école. Moi, je
suis devenue médecin. Quant aux garçons je ne sais plus exactement ce qu’ils
ont fait, mais disons que tout le monde s’en est bien sorti…. ».
C’était quoi la pire chose que vous ayez faite au
lycée ?
« La
pire chose qu’on ait faite au lycée ?… Je pense vraiment que c’est le jour
de l’orage où on était tous (30) sous les tables et où on y est resté durant
tout l’orage .Le prof n’avait rien pu faire ».
Est-ce qu’il y avait les mêmes disciplines qu’aujourd’hui ?
C’est-à-dire ; est ce que vous
aviez des disciplines en plus comme cuisine ? Couture ? Les
arts ?
« Non,
il y avait juste le dessin .
Et est ce que vous préféreriez être élève maintenant où vous
êtes satisfaite d’avoir été élève à votre époque ?
« Non,
on a passé des années formidables, et je crois que nous avons été privilégiés. On ne devait pas être plus de trente
par classe en première et en seconde et on était 9 en terminale .C’est le rêve
d’avoir un professeur pour neuf élèves. C’était un peu comme des cours particuliers.
Les profs connaissaient toutes nos lacunes. ».
C’est comme nous maintenant en Allemand, nous ne sommes pas en
classe entière, on est seize et le professeur peut cibler les difficultés et
les niveaux de chacun ! C’est ça !
« Il
y a une chose très drôle. Sans avoir quitté Autun, j’ai passé mon premier bac dans
l’Académie de Lyon et mon deuxième dans l'Académie de Dijon, car c’était
l’année où cette Académie a été créée. Mais les décideurs avaient oublié de prévoir
des profs en conséquence pour corriger nos copies du bac. Les profs de
l’académie de Lyon, qui n’étaient pas content de cette réforme, ont refusé de
corriger les copies de l’Académie de Dijon. De ce fait, nous avons eu les
résultats du bac bien après le reste de la France. ».
Est-ce que vous avez d’autres anecdotes ou événements marquants
sur le lycée ?
« Comme nous arrivions du cours
complémentaire et que nous avions fait physique –chimie depuis la 4ème
à la place de la 2ème langue, en seconde et première M’, on avait
sciences naturelles en remplacement de la 2ème langue. Pour faire
des études de la faune et la flore des milieux naturels le prof de Science organisait
des sorties hors du lycée. On partait avec les filets à papillons, les
épuisettes et on descendait pécher les lentilles d’eau dans le Ternin ou
herboriser sur les remparts. On demandait « Monsieur on va se promener ? » et il nous répondait « Non, on va
herboriser »
Et pour ceux qui pouvaient prendre des langues à part le latin
et le grec il y avait quelles langues ?
« Il
y avait l’Espagnol, l’Anglais et
l’Allemand"
Où faisiez vous du sport ?
« Concernant le sport qui était
obligatoire, on avait « plein-air » autrement dit
« athlétisme » au stade en bas du théâtre romain (le stade Saint-Roch
n’existait pas). Les « équipements » étaient rudimentaires. Pour le
saut en hauteur, à force de sauter, un trou s’était creusé devant l’élastique, qui
se remplissait d’eau les jours de pluie. On disait « on fait des départs
plongeants ! » Comme il n’y avait pas de plan Vigipirate, la
porte entre le stade et l’école militaire était ouverte, ce qui permettait aux
élèves de l’école de venir s’entrainer au stade quand ils n’avaient pas cours,
même pendant nos heures de plein air. Quand ils le pouvaient, nos « petits
copains » venaient nous voir et faisaient des tours de piste en même temps
que nous. Comme ils étaient plus rapides que nous, ils nous servaient de
« lièvre ». Les filles étaient très douées en demi-fond !!.Si
on avait la moyenne en sport, on avait des points en plus au bac. Le dessin lui
était en option.
Pour
la petite histoire, j’étais en terminale avec l’oncle d’Arnaud Montebourg, avec
qui j’ai passé tous les jeudis après-midi à faire des mathématiques. On avait
un devoir de math à rendre le vendredi matin ».
On vous remercie beaucoup, c’est gentil de nous avoir accordé du
temps ! Merci à vous !
Douard Ludivine et Bordalo Eléa
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Nicole Prost a été au lycée Bonaparte de 1952 à 1961 comme élève.
Elle redoubla sa dernière année et voulut arrêter les études pour travailler
mais après quelque mois de dans la vie active, elle se rendit compte que cela n'était pas
fait pour elle et elle choisit de recommencer son année de terminale au lycée
Saint Sacrement ne voulant pas revoir les anciens élèves plus jeunes qu'elle au
lycée Bonaparte qui la connaissaient.
Quand êtes vous
retournée au lycée Bonaparte ?
« Je suis retournée au Lycée
Bonaparte de 1980 à 1989 et de 1996 à 2002
en tant que CPE. »
Pouvez-vous nous
décrire vos années lycée ?
« En 1952, le lycée Bonaparte
était ouvert aux filles depuis seulement quelques années. La vie au lycée était
très différente dans les années 50 comparée à maintenant .On arrivait en 6éme à
l'époque et on restait jusqu'en
terminale. Alors moi j'ai choisi le classique. J'ai étudié le latin et
l'allemand et en quatrième on choisissait une troisième langue donc j'ai pris anglais.
Les classiques, nous étions une petite classe. Souvent ,les modernes étaient plus nombreux. Nous étions une classe
d'environ 25 élèves. Un des gros changements entre 1952 et aujourd'hui étaient
les professeurs. Je pense que les professeurs étaient beaucoup plus exigeants.
Les devoirs étaient très nombreux dans chaque matière ,il y avait également
beaucoup d’heures. Nous finissions le Samedi à 16h. Mais en revanche on ne
travaillait pas le Jeudi. C'était pour cela qu'on parlait de la semaine des 4 Jeudis. »
Comment vous
comportiez-vous en tant qu’élève ?
« J’étais une élève très dissipée qui faisait souvent
le clown. Par exemple avec la prof de latin français et pourtant on la craignait,
j’avais une copine c'est à qui monterait le plus haut et le
plus souvent sur la table pendant qu'elle tournait le dos. Malgré cela
j’aimais beaucoup l'école mais je n'aimais pas travailler. Mes matières
préférées étaient le français,
l'histoire géographie, le sport .En allemand, je n'étais pas très douée en
grammaire ce qui est important pour être bon en allemand. En revanche j’avais
de mauvaises notes dans les matières que je
n'aimais pas comme les mathématiques. Je restais toute la semaine à
l’internat mais étais une des rares qui pouvait voir assez souvent ses parents
car ceux-ci vivaient à côté d’Autun. J'avais
la chance de rentrer touts les dimanches car la plupart ne rentraient que pour
les vacances. A l'époque l'internat était dans ce qu'on appelait la pension
Boutrou car il n'y avait pas un internat de filles. L'internat des garçons était
dans les murs du lycée. Les filles nous étions en ville dans une
espèce de pension avec des vieilles filles. On disait que c'était des sœurs défroquées.
Elles avaient une armée de chats gris qui venaient « caquer « sur nos
affaires quand on ne fermait pas les portes !On traversait en rangs toute
la place du Champ de Mars et on allait rue de l’Arquebuse. On avait
des cuvettes pour se laver à l'eau froide alors on n’avait pas bien chaud. Et
en 4ème on a déménagé avec le concierge. Il avait une charrette à bras qu'on
tirait où on avait mis la literie. A l'époque c'est nous qui apportions notre literie.
Le concierge a apporté tous les matelas et on a donc déménagé rue Bulliot ,là
on était bien. On avait le chauffage et l'eau chaude. A la pension
Boutrou, quand on était petite on mangeait très mal. On nous forçait à manger
en plus. Quand on avait l'air de retirer l’assiette, on nous en recollait une louche.
Alors on avait un truc. Il y avait un WC extérieur et tout ce qu'on n’aimait
pas on le jetait dedans . Moi j'ai été
punie une fois car à l'époque je détestais les poireaux vinaigrette et j’ai
refusé de les manger. J’ai été à
souvent punie mais parfois à tort comme la fois où après une sortie le jeudi à
la croix de la libération les élèves avaient fait exprès de passer par des rues
différentes pour perdre les surveillantes qui les accompagnaient Voulant
faire une farce aux surveillantes, les filles ont pris les petits chemins donc
elles sont arrivées une demi-heure avant les surveillantes qui étaient furieuses
.Il y eut dix collés : j'étais dedans. J'ai éclaté en sanglots et je suis
allée voir le proviseur qui habitait dans le lycée . !J’ avais été punie
alors que je n'avais pour une fois rien
fait puisque j’étais sortie avec mes parents et mon père m'avait soutenu. Je
n'aimais pas les injustices savais
beaucoup de mal avec l’autorité.».
Est-ce que le bac se
passait différemment ?
« A l'époque le bac était différent. Il y avait 2 bacs, l’un en
première, l’autre en terminale. J'ai eu beaucoup de mal avec le premier bac car
on passait toutes les matières en classe de première. »
Y avait-il des voyages
à l’étranger ?
« J’avais une correspondante
allemande ce qui m’a permis d'aller deux fois en Allemagne. Je ne m’entendais
pas extrêmement bien avait ma correspondante qui était une fille unique un peu
spéciale mais j’aimais beaucoup sa mère, une femme très courageuse et gentille
qui était fan du général de Gaulle ».
« Après avoir fini mes études au
lycée, je suis devenue surveillante dans un lycée et je me suis inscrite à la
fac de Dijon en histoire. Ensuite, j’ai passé un concours pour devenir CPE, un métier
qui m’apporta beaucoup. Ce métier est toujours riche en rebondissement avec de
nouveaux élèves tous les ans. Souvent ce n’étaient pas les élèves les plus
pénibles mais le personnel et parfois
les professeurs !»
Daudin Pauline
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Quel est votre Age ?
« J’ai
75 ans »
De quand à quand avez vous cotoyé ce lycée ?
« Je
l’ai côtoyé de 1959 à 1962, de la seconde à la terminale »
Quels étaient les
matières que vous aimiez le plus ?
« C ’était
la physique, la SVT, mathématiques et français. J’avais horreur de l’histoire
géographie ».
« Je
n’ai pas fait attention »
Y-a-t-il des choses qui
vous ont marquées ?
« Oui,
le passage de la 3ème a la 2nd . Etant très encadrés par
les profs du CEG, on nous considérait comme étant très scolaires et peu
émancipés ».
Avez-vous encore des
contacts avec vos amis du lycée ?
« Non
plus maintenant ».
Quelles études et quel métier avez-vous fait ?
« J’ai fait des études de SVT et j’étais professeur
de SVT au lycée de Saulieu puis au Creusot puis à Montchanin puis à Couches ».
Est-ce que les écoles étaient mixtes à l’époque ?
« Oui »
Avez-vous appréhendé votre
passage au lycée ?
« Non »
Quel
professeur aimiez vous bien ?
« J’aimais
bien :
-le
professeur de mathématiques, Mr Cayeux
-la
professeur de français Melle Bouhéret
-le
professeur de SVT, Mr Lacomme : il nous emmenait souvent herboriser à la
Genetoye ».
Avez-vous encore des souvenirs de vos cours ?
« Oui,
j’ai beaucoup aimé les cours de français
de seconde et de maths de terminale».
Quelles étaient vos conditions de travail à la maison ?
« Je
travaillais le soir à la bougie, quand ma famille dormait, pour leur éviter la
lumière. L’année du bac, je me levais à 3H du matin pour réviser et cela très
souvent ».
Sortiez-vous souvent en ville ?
« Les
élèves qui avaient de l’argent, allaient après 5H , boire un pot au café
français. Nous on en avait très peu : on allait au prisu se payer des
boules de chocolat et des pralines ».
Créa Enzo et Delmer Maximilien
Archives : vieilles photos du Lycée
Quelques vieilles photos de classe :
1962-1964
1962-1964
1962-1964
1èrev B.1979/1980
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